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Février
Ma formation d’illustration botanique a commencé !
Moi je suis toute joie, ma formation d’illustration botanique a commencé !
Les cours sont dispensés en ligne sous forme de tutoriels écrits et/ou vidéos. Ils sont mis en ligne au fur et à mesure puis nous avons 15 jours pour rendre notre travail. J’aime beaucoup cette organisation qui me laisse tout le loisir de m’organiser comme bon me semble (#manifestorheureuse qui peut faire ce qu’elle veut quand elle veut !)
Il y a des participants d’un peu partout, de toutes nationalités, de tout âge, de toutes formations, des étudiants, des salariés, des indépendants, des retraités… Des ingénieurs, des jardiniers, des biologistes, des architectes, des commerciaux… J’aime cette variété de profils et d’expériences. Je trouve que ça enrichit les échanges. Nous sommes quand même une grande majorité de femmes. J’ai compté 6 ou 7 hommes sur une cinquantaine d’inscrits. Je découvre que peut-être l’illustration botanique est une activité plutôt féminine ? Nos tuteurs sont également des tutrices !
Pour ces 1ères sessions, l’objectif est d’apprendre à mesurer nos sujets de références afin de les reproduire à l’exacte bonne taille. Sacré défi ! J’ai toujours dessiné à l’oeil en arrangeant la taille de mes sujets en fonction de mes compositions et de mes envies. Mon objectif étant le rendu final de ma composition, l’harmonie générale. J’aime dessiner des libellules grandes comme des corbeaux et des lunes si petites qu’une abeille peut s’y poser. C’est assez facile pour moi de reproduire ce que je vois sur mes sujets, images de références. Mais dessiner mon sujet exactement, parfaitement à la même mesure, je ne m’étais jamais embarrassée de cet exercice.
En illustration scientifique, les bonnes mesures, c’est la base. Alors j’apprends, je me fais des nœuds au cerveau pour les changements d’échelle. Oui je suis dyslexique des chiffres… Et même de simples x2 avec des virgules peuvent vite me rendre folle! Je reprends mes mesures encore et encore et j’ai du mal à savoir quand c’est mon perfectionnisme qui prend le dessus ou simplement le métier qui doit rentrer.
En gros, tu poses un fruit devant toi, un avocat dans mon cas et tu dessines son contour. Ça à l’air simple dit comme ça… Mais déjà tu dois encadrer précisément ton avocat dans un cadre qui touche tous ses côtés. Ce cadre est évidemment imaginaire sur ton fruit mais complètement dessiné sur ta feuille à dessin ! Tu as pour seul matériel une règle et tes deux yeux ! Donc tu prends des mesures dans l’espace bras tendu, tu vois le truc ? Bref, je t’en reparle dans quelques dizaines d’heures de pratique et peut-être que je finirai par faire ça en deux temps trois mouvements, là j’en suis plus à vingt temps cinquante mouvements !
Malgré les difficultés rencontrées, j’adore, j’aime, je surkiffe apprendre toutes ces nouvelles choses ! Je vois toujours plus loin et j’entrevois déjà tout ce que ces nouvelles pratiques vont apporter à mes créations, les portes qu’elles vont m’ouvrir et les nouveaux projets qui peuvent en découler.
Je suis une éternelle étudiante comme disait mon père ! Et je lui répondais avec un petit sourire narquois que je ne cesserai jamais de l’être ! C’est fantastique de pouvoir toujours enrichir son voyage d’être humain.e tu ne trouves pas ?
La genèse d'une création
Je ne sais pas toi, mais moi j’adore observer la genèse de toute chose. J’aime voir comment se développe et évolue des idées, des images, des dessins, des projets. Mais plus que tout j’aime connaître le point de départ, l’étincelle, la genèse. Et parfois quand je retrouve l’origine de tel ou tel dessin c’est surprenant de voir d’où je suis partie et où je suis arrivée. Tu sais, c’est comme une longue conversation passionnée entre amis, tu pars sur un sujet et ça finit sur complètement autre chose !
J’apprends beaucoup en regardant avec attention mon propre fonctionnement. J’aime m’observer comme j’observe le monde autour de moi. Avec le temps, je me suis familiarisée avec mon processus créatif. J’ai appris à l’optimiser voir même à le sécuriser en cas de petites pannes d’inspiration.
Généralement, je pars de pas grand-chose. Je suis très visuelle, c’est souvent un détail sur une image, une plante, un mouvement de tissu, le souvenir de quelque chose qui vont déclencher la suite de mes idées. Cette suite d’idées peut-être très rapide et arriver n’importe quand. C’est vraiment l’image de la boule de neige qui grossit en prenant de la vitesse en partant d’un petit amas de neige.
Le plus simple c’est quand l’inspiration me vient d’une image sur internet. Pinterest et Instagram sont mes plus grandes banques d’idées. J’enregistre des dizaines et des dizaines d’images que je peux facilement retrouver quand je lance un dessin. Ce qui est fascinant c’est que bien souvent c’est un détail de l’image qui attire mon attention: un motif sur un tissu, la forme d’une composition florale, un détail sur la création d’une autre personne. Et je n’ai pas besoin de noter quel détail m’a donné une idée. En revoyant l’image enregistrée même des mois plus tard je sais exactement que ce n’est pas la demoiselle et sa robe qui m’intéresse, mais le motif du tissu de la robe. Sur la composition florale, ce ne sont pas les végétaux, mais la forme de la composition qui m’a attirée et sur cette peinture que j’ai enregistrée ce sont les détails de telle partie qui m’ont donné des idées.
Je fais la même chose en prenant des photos quand je me balade si je vois quelque chose qui m’inspire je prends une photo et je sais qu’elle me renverra directement à l’idée qui m’est passée par la tête à ce moment-là.
Il m’arrive de faire des croquis, mais c’est bien plus rare. Quand arrive le moment de l’esquisse c’est que ma boule de neige est déjà bien conséquente. Je ne me sers pas vraiment des croquis pour retenir des idées, mais plutôt pour les mettre forme, pour retranscrire ce que j’ai en tête sur le papier.
Des fois je n’ai pas de quoi prendre une photo, ni de quoi faire un croquis, alors je fais un arrêt sur image dans ma tête, comme si je marquais un point sur mon GPS interne pour pouvoir y revenir plus tard. Et en rentrant, si j’y pense encore je noterai mon idée, si j’oublie tant pis je me dis que c’est une forme de sélection naturelle et que cette idée n’était pas pour moi. Il m’arrive aussi d’y repenser bien plus tard sans savoir pourquoi, comme si l’idée revenait me taper sur l’épaule mais elle reste floue et je ne sais pas vraiment ce qu’elle est. Alors je me remémore ce moment noté sur mon GPS interne et là comme par magie tout me revient, l’idée et la boule de neige qui avait suivi.
Par exemple, je suis en balade et je croise un joli scarabée suspendu maladroitement à une feuille. Dans ma tête un dessin émerge, puis j’oublie et en rentrant je n’y pense déjà plus. Des mois plus tard je tombe sur une belle photo de scarabée sur internet, et là, tout me revient, l’endroit précis de la balade, le scarabée pendu à sa feuille et l’idée de dessin qui en avait découlé.
Je me suis aussi rendu compte que ce processus fonctionne aussi avec des mots, une phrase. Certains mots m’inspirent et quand je les revois passer, c’est les mêmes images qui me reviennent. Donc je peux aussi utiliser les mots comme des points GPS.
C’est drôle mais t’écrivant cette newsletter, je prends conscience que j’ai une immense carte d’inspiration interne dans laquelle je peux aller me balader quand je veux ! Intéressant ce concept non ?