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Avril

Pourquoi ?

As-tu réussi à trouver un « rythme de confinement » ?
 

De mon côté, je suis sortie du rien. Mais en regardant de plus près ma situation et mon énergie de vide et de rien, je me suis posé des questions. Parce qu’en soi, mon rythme quotidien, mon rythme de travail n’a pas changé du tout. Je travaille chez moi chaque jour alors confinée ou pas… c’est pareil.   

Je ne suis pas une personne ultra sociale, j’aime ma solitude, mon petit cocon, mon couple. Je n’ai pas besoin de voir du monde tous les jours, bien au contraire.

Je suis une introvertie heureuse qui aime vivre en paix. Je puise et régénère mon énergie de l’intérieur quand je suis avec moi-même. J’ai besoin de calme, de lenteur, de prendre le temps. J’aime voir le temps qui passe, la course du soleil au fil des heures jusqu’à ce que les étoiles s’allument.
J’aime par-dessus tout observer mes plantes vivre chaque jour, les feuilles qui se déploient, les tiges qui cherchent ou fuient la lumière, les crosses de fougères qui se déroulent à la vie.
J’ai beaucoup d’oiseaux qui viennent chanter et se chamailler sur le balcon. Nos voisins ? Un petit couple, Moineau et Moinette qui vivent sur le bâtiment d’à côté, une petite famille de 3 Martins Tristes qui habite le cocotier d’en face, j’ai vu les premiers vols de leur rejeton. Les Foudis d’un rouge éclatant sont toujours un peu bagarreurs mais leur chant est un de mes préférés. Les Tourterelles, demoiselles du soir qui viennent prendre les derniers rayons de soleil en faisant leur sérénade sur la terrasse. Il y a aussi les Bulbuls qui m’agacent car ils poussent des cris stridents et ils n’hésitent pas à rentrer se servir quand ils aperçoivent des bananes dans la cuisine.
Sans parler des geckos qui vivent chez moi et ceux que je croise régulièrement dehors, des chauves-souris qui passent le soir à la recherche des mangues qui murissent…

Bref, ma vie d’introvertie est riche, je ne connais pas l’ennui, je sais prendre soin de mon énergie et je trouve toujours de quoi nourrir ma créativité, même si je dois rester chez moi et me couper de l’extérieur. Ce que je fais d’ailleurs naturellement en temps normal dès que j’en ressens le besoin.

Et pourtant j’ai eu du mal. J’ai senti le creux de la vague, je n’ai eu envie de rien, je me suis posée, je me suis demandé pourquoi, et je n’ai pas vraiment trouvé de réponses…

Il y a bien sûr, un retour trop rapide, le covid m’a arraché à Madagascar que je venais enfin de retrouver et il m’a séparé trop tôt de ma famille venue passer du temps avec moi. J’ai donc beaucoup de frustrations et de déceptions de ce côté-là. Mais une fois tout ça dépassé pourquoi je ne suis pas revenue à ma « normalité » ?

Alors pourquoi ?

Est-ce que c’est le manque de sorties, ne plus pouvoir aller contempler la mer, ne plus me promener où bon me semble, ne plus pouvoir aller danser la salsa, perdre comme tout le monde ma liberté ?
Est-ce que c’est l’ambiance anxiogène et l’énergie de panique qui vient malgré tout jusqu’à moi ?
Est-ce que c’est me rendre compte de tout ce que je peux perdre quand les frontières se ferment alors que je vis sur une petite ile ?

Je ne sais pas. Je ne sais pas pourquoi j’ai traversé cette vague de vide et de rien.

J’ai arrêté de chercher à comprendre le pourquoi du comment, parce qu’au fond, on s’en fiche pas mal.
Ce que j’ai fait et que je fais encore quand je sens ma bascule d’énergie, c’est de regarder les choses en face, les intégrer et les accepter telles qu’elles sont.
Parfois, je ne suis pas bien, je me sens vide et morose et c’est ok. C’est mon état d’être du moment, cette énergie là qui est la mienne. Je l’accueille, je l’observe et je prends le temps de la ressentir. Je sais que cette « mauvaise » énergie va passer, comme les idées noires. J’essaye juste de les laisser passer, parce qu’elles ont le droit d’être, elles aussi, mais je ne les retiens pas, ne les accroche pas.

Finalement, on en revient toujours au même, le fameux lâcher-prise!

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